Libération

Il a fallu attendre mes 50 ans, la crise pandémique et ses errements sécuritaires pour franchir le cap et parler en mon nom.

Je fais ce pas de côté en créant une première page web. C’est un acte important qui m’expose. Par ce biais, je partage mes pensées et mes dessins avec maladresse certainement mais avec sincérité assurément. C’est aujourd’hui le seul moyen public d’exprimer ma sidération, mes questionnements et mon écœurement face au poison de la discorde qui gangrène notre société. Mon action si modeste ne va pas stopper la désagrégation des droits ou la brutalité des actes politiques mais elle a le mérite de transmuer en création ma colère et mon impuissance de citoyen.

Quel a été l’élément déclencheur de cette démarche ? Le discours présidentiel du 12 juillet 2021 et la nouvelle Bastille qui s’élève entre nous. Par mes mots et mes dessins, je souhaite ronger les murs de la pensée stérile et garder une cohérence entre mes valeurs et mes actes.

Je ne participerai pas en tant qu’acteur ni spectateur aux mesures liberticides qui se dessinent en fin d’année. Dois-je faire confiance à l’élan citoyen pour reconquérir notre liberté, cette vertu humaine si fragile qui arme durablement l’esprit de patience et d’espoir? Cette liberté ne s’obtiendra que par la juste mesure, la persévérance et le courage, en refusant de céder à la peur, aux menaces ou au chantage. Œuvrons tous pour le retour à l’entièreté de nos valeurs d’égalité, notre dignité et notre droit à disposer de notre corps en tant qu’humain libre et sain d’esprit.

La vérité et la liberté portent par elles leurs évidences, il faut seulement que l’esprit soit préparé à les recevoir.