Depuis 5 ans un fourbe loup gris dirige la meute. Le vil animal sévit toujours, il hypnotise et menace. Le loup libre et farouche chemine tristement entre les crocs et les griffes. Encerclé par des voix sinistres, il rejoint l’orée du bois et lorsque le jour pointe à l’horizon, il chante la mélopée de la raison perdue.
Un mirage. Une course folle guide les pas de la monture vers la fatale morsure du feu. Est-ce le fol espoir de la victoire ou l’aiguillon du chevalier qui pousse l’animal à plonger vers l’image vacillante du monstre ?
La pays que je traverse depuis deux ans est recouvert d’une chape de brume dense. Un mur de vapeur atmosphérique avale mes pas et habille le paysage de formes fantomatiques. Mon avancée est lente et fastidieuse, par crainte d’embûches ou de dangers invisibles. Vigilant et aveugle, j’avance prudemment.
Les sons étouffés du monde invisible bruissent et m’accompagnent. Quelles créatures mystérieuses se faufilent-elles à l’abri de mon regard? Je m’arrête et j’écoute. Au loin, résonnent d’autres bruits secs et des détonations. Elles rappellent à ma mémoire la folie tapageuse des ravageurs humanoïdes, ceux qui coupent, écrasent, forcent et menacent, ceux qui mentent, nous oppressent et nous aspirent.
Malgré cette situation inconfortable, j’avance avec confiance car je sais qu’au terme de ce chemin nébuleux, un vent libérateur chassera de son souffle puissant les miasmes et la fange, révélant à nouveau la couleur du monde, sa beauté et sa désarmante légèreté.
Surgissant de l’obscurité abyssale, un visage titanesque se révèle à travers le rideau opaque des sédiments, scrutant de ses yeux vides l’immensité de l’océan.
Ainsi apparait l’antique statue dans les rais de lumière des torches électriques. Invisible à nos yeux et silencieuse dans nos esprits depuis tant d’année, sa carcasse métallique s’offre aux milliers d’espèces sous-marines qui colonisent le fond sablonneux. Coraux et anémones multicolores se balancent nonchalamment au grès des courants et ajoutent à la scène un étrange sentiment de quiétude.
Mais quelles forces se sont déchaînées jadis pour briser les fondations de cette colosse nommée Liberté ? L’enquête ne fait que commencer.
Nous subissons depuis des mois les manipulateurs pervers, voici à présent les fous brutaux. Le doux printemps que nous rêvons s’obscurcit. Une épaisse menace lui donne aujourd’hui un air sévère. Quelle injustice prépare-t’on tout là-haut? Face aux canons qui s’érigent dans la nuit et projettent leurs ombres menaçantes sur la terre, opposons le feu de notre raison, seul remède à la folie des rois idiots.
Il me plait d’imaginer la brèche dans le mur des servitudes, de grignoter l’obstacle pour que la douce lumière du cœur irrigue les ruelles étroites de nos certitudes.
Une société avance sur deux jambes, laconscience et la confiance. Que l’une ou l’autre vienne à fléchir, l’ensemble du corps social tangue et divague en titubations ivres. Aussi je fais le vœu que se disperse la brume glauque qui aveugle et que nous partagions à nouveau un monde juste et équilibré.
Paix, bonheur et réussite à tout(e)s pour cette nouvelle année 2022.
Sauvage, il abrite dans ses recoins nombres d’habitants de toutes tailles. Le vent qui s’y engouffre souvent avec rage et froideur chasse la grisaille qui cache le soleil, inondant la plaine de lumière. Ici le bleu du ciel crie, et l’or de l’herbe brûle. Là-bas, les bergers et leurs troupeaux chargés de laine traversent l’horizon.
Ce pays est rigoureux mais aussi généreux, il offre à chaque instant l’ écran de nature indispensable à mes yeux.
Pour prendre une bonne décision en général, il faut de la mesure, de la réflexion, souvent une confrontation d’idées, puis vient la décision de passer à l’action, suivie par une vérification, pour finir par un ajustement, si nécessaire.
Pour une recette réussie, un minimum de risques et un maximum d’effets. Rien ne sert d’utiliser un bazooka pour supprimer une mouche ou un virus….
Que fait l’intelligence face à l’infamie des maîtres parleurs?
Les mois passent et je regarde. Le mensonge grossit, et le besoin de vérité gonfle. Le déni se déguise en certitude et les servitudes se transforment en habitude. Les ombres et leurs grigris accrochés aux visages défilent entre les rayonnages et les avenues, humaines silhouettes rongées par la peur ou l’incompréhension.
Pour avoir notre bouffée d’air, continuons de ronger la corde qui nous entrave !