Couleur du désert

Une brève aventure en 2014 dans le désert du Sahara pour les recherches graphiques du film éponyme, produit par le studio La Station animation. J’avais imaginé un axe graphique à l’image des vastes espaces et des sensations. Rude, piquant, coloré, ébouriffé, j’ai laissé s’exprimer mon pinceau hors des sentiers battus de l’image de synthèse.

Vie cachée

Le criquet de Crau est un sacré phénomène. Il saute très mal et peu, il ne stridule pas, mais il supporte des températures extrêmes et n’existe que dans la Crau. La situation est cependant critique pour sa préservation et des scientifiques-biologistes sont aujourd’hui à son chevet.
J’ai eu la chance de rencontrer en 2018 l’équipe scientifique en charge de son étude, de sa protection et de sa conservation, et de participer à plusieurs campagnes d’étude sur le terrain. Quelques petits films sont nés de ces collaborations où Laure Silvaner et Léa Cluzel m’ont accompagné dans le travail créatif préparatoire. J’ai de même réalisé avec Léa et le CEN PACA un film court, sous la direction scientifique du biologiste Laurent Tatin.

Gardons un œil et protégeons ce petit bonhomme bien discret et si particulier.

L’homme aux parapluies

L’homme aux parapluies s’en est allé.
Longtemps à nos côtés,
L’artiste s’est fait discret,
Patiemment, il nous protégeait de l’ondée.

Mais le virtuose n’est plus.

A bout de bras et avec sourire
Il tendait vers le ciel une forêt de tissus
Des colonnes, arcs et chapiteaux de fêtes
Tout au-dessus de nos têtes.

Avant que la bêtise…
Avant que la couardise …
D’une foule somnambule ne foulent le juste,
Et ne cachent le soleil terrien.

Peut-être les parapluies et l’homme reviendront.
Peut-être…

Si la chaleur de notre cœur fait fondre la peur.

Les vertes pousses

Invisible aux regards se cache un jardin.

Sauvage et bruyant, il accueille mille formes de vie. Mais les vents brûlants enfoncent aujourd’hui sa bordure. Le feu consume ses habitants, paralysés par la menace.

Le bois se fend sous les crocs des ravageurs. Le silence gagne.

Ce jardin est le refuge des Humains.
Il mérite soin et attention, tout le courage et la persévérance du cœur,

Pour que renaissent un jour les vertes pousses.

Libération

Il a fallu attendre mes 50 ans, la crise pandémique et ses errements sécuritaires pour franchir le cap et parler en mon nom.

Je fais ce pas de côté en créant une première page web. C’est un acte important qui m’expose. Par ce biais, je partage mes pensées et mes dessins avec maladresse certainement mais avec sincérité assurément. C’est aujourd’hui le seul moyen public d’exprimer ma sidération, mes questionnements et mon écœurement face au poison de la discorde qui gangrène notre société. Mon action si modeste ne va pas stopper la désagrégation des droits ou la brutalité des actes politiques mais elle a le mérite de transmuer en création ma colère et mon impuissance de citoyen.

Quel a été l’élément déclencheur de cette démarche ? Le discours présidentiel du 12 juillet 2021 et la nouvelle Bastille qui s’élève entre nous. Par mes mots et mes dessins, je souhaite ronger les murs de la pensée stérile et garder une cohérence entre mes valeurs et mes actes.

Je ne participerai pas en tant qu’acteur ni spectateur aux mesures liberticides qui se dessinent en fin d’année. Dois-je faire confiance à l’élan citoyen pour reconquérir notre liberté, cette vertu humaine si fragile qui arme durablement l’esprit de patience et d’espoir? Cette liberté ne s’obtiendra que par la juste mesure, la persévérance et le courage, en refusant de céder à la peur, aux menaces ou au chantage. Œuvrons tous pour le retour à l’entièreté de nos valeurs d’égalité, notre dignité et notre droit à disposer de notre corps en tant qu’humain libre et sain d’esprit.

La vérité et la liberté portent par elles leurs évidences, il faut seulement que l’esprit soit préparé à les recevoir.